Résidences d'artistes au Campus Biotech - 2021

Résidences d'artistes au Campus Biotech - 2021

Le Flux Laboratory et The Embassy of Foreign artists s'associent à la plateforme de neurosciences humaines du Campus Biotech pour offrir la possibilité à des artistes de postuler à des résidences de recherche et de production pour un projet lié à une thématique proposée.

Le but de l'appel est d'offrir des résidences à des artistes professionnels de tous domaines (arts visuels, danse, théâtre, musique, écriture, bande dessinée, cinéma, etc.), dont le projet s'inspirerait des recherches de pointe menées par le laboratoires partenaires actifs au sein de Campus Biotech.

Le but de ces résidences est de favoriser les échanges et les interactions entre les pratiques scientifiques et les pratiques artistiques. Ils visent à favoriser l'émergence de nouvelles façons de formuler, de percevoir et d'utiliser la recherche scientifique et artistique. Grâce aux liens entre deux domaines, ils favoriseront une meilleure compréhension de leurs domaines de recherche respectifs.

Les réflexions et échanges conduiront à la création de nouvelles œuvres, ou à l'adaptation d'œuvres préexistantes qui pourraient être intégrées ou adaptées aux expériences menées dans les laboratoires, et / ou les compléter.

Les résultats de chaque résidence seront présentés lors d'un événement public au sein de Campus Biotech ou dans une institution partenaire. Ils pourraient faire l'objet d'une publication dans des revues scientifiques spécialisées.

3 artistes collaboreront avec des scientifiques dès le mois d'avril jusqu'au mois de juin dans différents laboratoires du Campus Biotech:

Sean Crossley

Travaillant principalement la peinture, ses œuvres présentent un ensemble de systèmes permettant de traiter le sujet comme une (simple) masse organisée à travers l’espace. Le cognitif, le corporel et le social sont réunis dans un espace où toute chose donnée est soumise à une reconfiguration synthétique, stratifiée et complexe. Le cognitif, le corporel et le social sont réunis dans un espace abstrait où toute chose donnée peut être soumise à une reconfiguration. L’attention de Sean s’est de plus en plus tournée vers les conventions culturelles et économiques de la peinture ; comment les sujets, les formes et les contextes qui se chevauchent se comportent dans nos cultures visuelles actuelles faites de vitesse et d’abondance. En abordant les thèmes et les ressources symboliques vieilles de générations, jusqu’à la période récemment “dépassée”, il rappelle au spectateur la persistance de la peinture comme mode de pensée et sa capacité à séduire un engagement prolongé et idiosyncrasique avec l’imagerie.

Description du projet
“Le projet – Fully Motional – un manuel technique, visera à croiser les pratiques esthétiques et neurologiques par le développement d’un objet faisant converger un livre d’artiste avec un manuel d’utilitaire. Un tel livre ne pourrait être généré que par un échange intime et réciproque entre les domaines artistiques et scientifiques – une circonstance rare qui sera rendue possible avec ma résidence à l’EOFA et en collaboration avec le Medical Image Processing Lab (MIP:Lab) du Campus Biotech. Le livre développera une série de modules qui discutent et documentent avec soin les recherches menées dans les laboratoires, tout en offrant une plate-forme qui encourage le lecteur à conceptualiser et à manipuler le matériel de manière idiosyncrasique.”

“La réciprocité entre une pratique de la peinture et celle des neurosciences à Campus Biotech sous-tend ce projet en suggérant que les connaissances spécifiques développées dans chaque domaine peuvent être adaptées pour se croiser et se compléter les unes les autres. De nombreux aspects fondamentaux de la pratique de la peinture et des neurosciences partagent un terrain et un vocabulaire communs : la sensibilité et la réflexivité, une investigation intensive de la (dés)coordination et de la (dé)synchronisation entre l’oculaire et le cognitif. Les peintures engagent un spectateur avec des catégories d’expérience distinctes mais qui se chevauchent (vision dynamique, couleur en tant que phénomène socialisé, reconnaissance et signification des images) – une pensée du simultané. C’est dans cette idée que je décris la peinture depuis de nombreuses années comme un système dynamique, intersubjectif et ouvert.”

Alexander Serechenko & Ekatarina Pryanichnikova

Alexander SERECHENKO est diplômé de l’Institut de physique et d’ingénierie de Moscou, faculté de sécurité de l’information. Il est programmeur, musicien et artiste. Il combine aussi des compétences en développement web et en analyse de données qu’il utilise pour créer des œuvres multidisciplinaires : installations, compositions sonores, net-art et web-art. Il travaille essentiellement avec des environnements interactifs et des pratiques génératives.

Ekaterina PRYANICHNIKOVA est diplômée de la Rodchenko Art School, atelier d’Igor Mukhin. Elle a défendu son diplôme sous la direction de Lyudmila Zinchenko. Elle se concentre sur les méthodes expérimentales d’impression manuelle mais travaille également avec la vidéo, la photographie et l’installation. Leurs travaux ont été présentés dans différentes institutions telles que le Moscow Multimedia Art Museum, Garage MCA, Moscow Electro Museum, New Tretyakov Gallery.

“En devenant un, nous avons fusionné nos compétences et nos approches et sommes arrivés à la conclusion que les médiums classiques n’ont pas de pertinence artistique intrinsèque. mais un code historique puissant qui fait partie de la culture collective. Les nouveaux  médiums eux, nécessitent, un travail et une réflexion de fond afin de transcender leur existence en tant que technologie pour devenir des supports d’expression artistique à part entière.

Dans notre travail nous explorons le paradigme des nouveaux médias en combinant techniques traditionnelles et nouvelles technologies. A l’endroit de leur intersection se forment de nouvelles significations qui ne peuvent exister sans cette intersection. Nous appelons ce phénomène cross-média et l’utilisons dans notre travail comme dispositif principal. C’est une forme de recoupement proche des méthodes utilisées dans la recherche en sciences naturelle. Cela donne souvent des résultats inattendu et permet de regarder l’objet d’étude sous un angle nouveau. “

Description du projet
Pour notre résidence au sein du Sleep and Cognition Neuroimaging Laboratory de l’Université de Genève, nous nous intéressons aux similitudes dans le réseau neuronal entre les rêves et l’évocation de leur souvenir. Ainsi en utilisant l’interaction entre le souvenir et une machine, nous pouvons affecter les émotions et les expériences personnelles du participant. Ce projet artistique, développé dans le cadre d’une étude des mécanismes de plasticité cérébrale*, (qui sous-tendent l’apprentissage et la mémoire chez l’homme) constituera une excellente base de travail.

Nous allons développer une installation interactive – un algorithme basé sur le AttnGAN neural network- qui « imaginera » et montrera sur un écran, les rêves décrit par les membres de l’audience. La répétition mimique (produit par la machine) d’un rituel pseudo-aléatoire (notre algorithme interne qui produite le rêve) transforme le rêve en réalité.

En collaboration avec le Campus Biotech, le Flux Laboratory et la fondation suisse pour la culture Pro Helvetia.

Antoine Orand 

Le dessin et la publication indépendante sont les deux axes principaux de la pratique d’Antoine Orand. À cela on peut ajouter un goût pour la bande-dessinée, la co-réalisation d’un documentaire (Il Martello Il Coltello e la Pietra) ainsi que l’organisation d’évènements transdisciplinaires (Podium Office).

Sa pratique plastique oscille entre effusion baroque et tendance minimaliste, dérivés de sous-culture et d’ouvrages de science-fiction, manuels d’utilisateurs, logotypies. Ses recherches et publications se sont étayées à partir d’une culture profane et marginale que ses fréquentes visites au sein de librairies spécialisées ont contribué à façonner. Ses ouvrages, une vingtaine depuis 2014, ont été acquis par les bibliothèques de la ville de New-York (NYPL) et du MOMA . Claires Fontaines, publié en 2018 par Animal Press, a été sélectionné au prix Révélation Livre d’Artiste 2018 du MAD à la Monnaie de Paris.

Description du projet
Mon projet de résidence au sein du laboratoire LNE (lab in neuroengi- niring) se divise en trois étapes : collecte et dessin, impression, réflexion autour d’un dispositif.
La première partie se divise elle-même en deux axes: une collecte de matériaux photographiques, sonores, dessinés, textuels lors de mes rencontres avec les membres du laboratoire. Il s’agît de se construire une documentation.

Dans le même temps je dessine et expérimente des écritures graphiques. Ces deux axes se déroulent parallèlement et j’essaie d’explorer avec le maximum de liberté diverses possibilités sans me contraindre à des formes prédéterminées.

Suivant cette période et en fonction de mes possibilités de production, je souhaite imprimer quelques unes de ces pistes. Elles peuvent prendre plusieurs formes : posters, zines, livres multiples. Cette étape se déroulera conjointement avec celle d’une réflexion autour d’un dispositif. Mon idée est de proposer un ensemble d’éléments de lecture rassemblés dans une installation. Cette installation doit satisfaire à plusieurs exigences qui cor-respondent à des problématiques écologiques et pragmatiques : simplicité d’accès, légèreté des matériaux employés, caractère démontable.

Du fait du temps de la résidence, ces trois étapes peuvent ne pas être réali- sées entièrement. Plutôt que des éléments finis, je souhaite surtout ouvrir et partagers des pistes de réflexions sur lesquelles je pourrais continuer à travailler à la suite de la résidence.